« Celui qui est présent à sa respiration n’est troublé ni par la faim, ni par la soif et celui qui peut pratiquer cette présence vit dans la plénitude »
Lalla, Chant mystique du yoga du Cachemire.
Ed. Point Sagesse.
L’être humain accède à la vie par une inspiration et la quitte sur une expiration. Dans le Livre de Job, il est écrit : « La vie n’est qu’un souffle. »
Ces deux citations nous amènent à considérer le Souffle, non pas uniquement comme une fonction physiologique mais inclut aussi une dimension beaucoup plus profonde liée à la conscience.
La respiration est le mouvement de l’inspiration et de l’expiration mais elle est aussi le véhicule de l’énergie vitale dans le corps, que les Indiens appellent Prâna. L’originalité de la respiration veut qu’elle soit à la fois un mouvement inconscient pour maintenir le métabolisme, mais nous pouvons aussi agir consciemment sur la respiration.
Nous pouvons allonger le Souffle à l’inspiration et/ou à l’expiration. Nous pouvons suspendre le Souffle volontairement. C’est cette observation qui a permis de développer toute une pratique particulière que l’on appelle le Pranayama afin de modifier des états de conscience ou d’agir pour améliorer telle ou telle fonction dans le corps.
Des exercices particuliers et bien conduits sur le Souffle permettent d’améliorer la santé et de la maintenir, tant sur le plan physique, énergétique et psychologique. Le souffle circule dans tout le corps et nourrit chaque cellule. En yoga on dit que Tout le corps respire.
Il est donc important de savoir si l’on respire correctement, si le nez (l’organe externe de la respiration et non la bouche) est bien actif et filtre correctement l’air. Si la cage thoracique est bien mobile, tant du point de vue musculaire qu’articulaire, si le ventre est souple, si l’on sent les grands mouvements du diaphragme (muscle phare de la respiration) s’ils sont suffisamment amples pour accueillir profondément l’air inspiré et rejeter au mieux l’air expiré…
Toute cette mécanique amène chacun à développer ce qui est de l’ordre de l’observation et donc de la présence à soi, début de tout le processus de conscientisation. Nous ne sommes pas que des mammifères qui respirons, nous sommes des êtres humains dans toute l’acception de ce mot : debout, en relation consciente avec notre environnement, avec l’autre, avec le Tout-Autre.
Le Souffle implique que nous accueillons le monde à chaque inspiration et que nous donnons quelque chose de nous au monde à chaque expiration.
Aucune indifférence donc, dans notre participation aux mouvements du monde, de l’univers. Cette conscience au mouvement respiratoire nous pose comme acteur et participant à la création permanente.